Remise du prix de thèse 2025 du Défenseur des droits
28 novembre 2025
Le 28 novembre 2025, le onzième Prix de thèse du Défenseur des droits a été remis par Claire Hédon à deux co-lauréats.
Alice PAVIE pour sa thèse intitulée « L’égalité des chances comme prestation. Enjeux économiques et symboliques autour de la cause des élèves « méritant.es » de l’éducation prioritaire.
Cette thèse de sociologie, réalisée sous la direction de Philippe Vitale et Laure Bereni, a été soutenue le 26 avril 2024 à l’université d’Aix-Marseille.
Elle analyse les dispositifs d'égalité des chances en France qui ciblent des élèves « méritants » de l'éducation prioritaire via du mentorat associatif. Elle montre que ces programmes, bien que portés par un discours de justice sociale, créent paradoxalement une segmentation des élèves et une « inversion de la dette scolaire » : plutôt que de résorber les inégalités en renforçant les moyens de l’éducation dans les territoires concernés, on privilégie l'octroi de ressources à des individus sélectionnés pour leurs qualités supposées. La thèse révèle également que cette cause, transpartisane et à grande valeur symbolique, repose sur le travail précaire d'acteurs en position dominée.
Raphaël PERRIN pour sa thèse intitulée « Les médecins et l'avortement. Sociologie de la domination médicale ».
Cette thèse de sociologie, réalisée sous la direction Maud Gelly et Anne Paillet, a été soutenue le 11 décembre 2024 à l'Université Paris 1 Panthéon Sorbonne.
La loi autorise toutes les femmes à accéder à l’avortement à condition de respecter le terme de quatorze semaines et de recourir à un médecin ou une sage-femme. Pourtant, il existe de nombreuses barrières et d’importantes inégalités d’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) entre les femmes selon leur position dans les rapports sociaux de race, de classe, de genre, d’âge, leurs comportements sexuels et procréatifs et leur lieu de résidence.
En s’appuyant sur une enquête dans trois centres d’IVG, cette recherche fait le constat d'un décalage entre l'évolution du droit à l'avortement en France et son effectivité. En analysant les mécanismes du pouvoir médical, elle montre comment les pratiques ordinaires de travail des professionnels de santé produisent des barrières et des inégalités sanitaires et politiques d'accès à l'avortement.
En 2025 le jury du prix de thèse était composé de :
- Pierre-Yves BAUDOT, professeur de sociologie, Université Paris-Dauphine ;
- Lucie CLUZEL-METAYER, professeure de droit public, Université Paris-Nanterre ;
- Thierry DELPEUCH, chercheur CNRS, UMR Pacte, Université Grenoble Alpes ;
- Pascale DEUMIER, professeure de droit privé, Université Jean Moulin Lyon 3 ;
- Danièle LOCHAK, professeure émérite de droit public, Université Paris-Nanterre ;
- Elise PALOMARES, professeure de sociologie, Université de Rouen ;
- Delphine THARAUD, professeure de droit privé et sciences criminelles, Université de Limoges ;
- Vincent TIBERJ, professeur de sociologie politique, Sciences Po Bordeaux ;
- Pascal TISSERANT, maître de conférences en psychologie sociale, Université de Lorraine – Metz.
- Arthur VUATTOUX, maître de conférences en sociologie, Université Sorbonne Paris Nord.