Partenariat Ouest-France : mis à l'écart au travail car il porte un bouc

Face au refus de Thierry de raser son bouc, son responsable l’a éloigné des contacts avec les usagers de la bibliothèque. Est-ce normal ?

Depuis que Thierry a commencé à faire pousser son bouc, son supérieur hiérarchique ne cesse de lui demander de le raser au motif que " ça fait sale et négligé ". À la suite du refus de Thierry, il a été assigné au rangement des stocks alors qu’il était auparavant en relation avec les usagers de la bibliothèque où il travaille. Thierry considère qu’il a été rétrogradé et il aimerait savoir si cela est légal.

Selon plusieurs jugements rendus en France, et selon les codes actuels, rien ne permet d’établir que l’absence de rasage soit de nature à porter atteinte à l’image de marque d’une entreprise.

De la même manière, le port d’un bouc n’est pas incompatible avec l’exercice des fonctions d’un agent public, rien ne permet de dire que cela dénaturerait ou compromettrait la relation de l’agent avec les usagers.

Si le salarié n’est pas soumis à des impératifs d’hygiène et de sécurité dans l’exercice de ses fonctions (travail en cuisine, dans un hôpital, etc.), il pourrait être jugé abusif d’exiger de lui qu’il rase son bouc. Enfin, modifier les tâches d’un salarié ou agent public au motif qu’il porte un bouc pourrait constituer une discrimination en raison de l’apparence physique.

Si vous êtes dans une situation similaire, vous pouvez saisir gratuitement le Défenseur des droits. Il demandera à votre employeur de justifier en quoi cette atteinte à la liberté individuelle est rendue nécessaire par la nature de votre tâche et proportionnée au besoin, et, sinon, d’établir par ailleurs que le changement de vos tâches n’est pas lié à un critère de discrimination.


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