L'état d'urgence
À la suite des attentats qui ont frappé Paris et la Seine-Saint-Denis le 13 novembre 2015, le Président de la République a décrété, dès le 14 novembre, l’état d’urgence.
Prolongé pour une durée de 3 mois par la loi du 20 novembre 2015, l’état d’urgence donne aux autorités administratives des moyens d’action supplémentaires pour lutter contre les menaces terroristes.
Ainsi, les préfets peuvent par exemple faire procéder à des perquisitions administratives dans les domiciles, de jour comme de nuit, alors qu’en temps normal ces perquisitions ne peuvent être effectuées qu’après autorisation d’un juge. Ces perquisitions peuvent toutefois se faire en présence d’un officier de police judiciaire.
Les préfets peuvent également ordonner la fermeture provisoire de salles de spectacle, de débits de boissons et de lieux de réunions de toute nature, ainsi qu’interdire des réunions et des manifestations sur la voie publique.
L’état d’urgence autorise également le ministre de l’Intérieur à assigner à résidence des personnes susceptibles de porter atteinte à l’ordre public.
La récente révision de la loi de 1955 sur l’état d’urgence prévoit que l’Assemblée nationale et le Sénat puissent contrôler et évaluer les mesures prises par le gouvernement dans le cadre de l’état d’urgence.
Pour aider le Parlement dans cette mission, le Défenseur des droits, soulignant dans sa déclaration du 18 décembre la nécessité de combiner les exigences de la sécurité avec le respect des libertés individuelles et publiques, a décidé d’accueillir, par l’intermédiaire de ses 400 délégués territoriaux, toutes les réclamations liées à la mise en œuvre des mesures prises en vertu de la législation sur l’état d’urgence.
Sommaire
Le point sur la Loi
La loi adoptée le 20 novembre 2015 prolonge l’état d’urgence et modifie également plusieurs dispositions de la loi de 1955. Elle permet de :
- moderniser et élargir l’assignation à résidence à toute personne à l’égard de laquelle il existe une raison sérieuse de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre public ;
- interdire à la personne assignée à résidence d’entrer directement ou indirectement en contact avec des personnes soupçonnées également de préparer des actes portant atteinte à l’ordre public ;
- ouvrir la possibilité de dissoudre les associations ou groupements de fait qui participent, facilitent ou incitent à la commission d’actes portant atteinte grave à l’ordre public et comportent en leur sein des personnes assignées à résidence ;
- étendre la possibilité de perquisitions administratives à tous les lieux, y compris ceux qui ne sont pas des domiciles, hormis les locaux affectés à l’exercice d’un mandat parlementaire ou à l’activité professionnelle des avocats, magistrats ou journalistes.
- supprimer le contrôle de la presse et de la radio prévu dans le texte de 1955 (jamais utilisée).
- de placer les mesures prises au titre de l’état d’urgence sous le contrôle du juge administratif
Consulter la circulaire du ministère de l’Intérieur
Consulter la circulaire du ministère de Justice
Consulter l’avis sur le projet de loi prorogeant la loi de 55
L'action du Défenseur
Mobilisation des délégués dans les territoires
La récente révision de la loi de 1955 sur l’état d’urgence prévoit que « l’Assemblée nationale et le Sénat sont informés sans délai des mesures prises par le gouvernement pendant l’état d’urgence. Ils peuvent requérir toute information complémentaire dans le cadre du contrôle et de l’évaluation de ces mesures ».
Dans cette situation exceptionnelle, le Défenseur des droits a décidé d’accueillir, par l’intermédiaire de ses délégués territoriaux notamment, toutes les réclamations relatives aux problèmes liés à la mise en œuvre des mesures prises en vertu de la législation sur l’état d’urgence. Il vient de donner aux 400 délégués actuellement en fonction les instructions nécessaires.
A ce titre, le Défenseur des droits transmettra les informations ainsi recueillies à l’Assemblée nationale et au Sénat afin de contribuer à les éclairer dans le cadre de leur mission de suivi. Ce faisant, il contribuera à la mission de contrôle confiée par la loi au Parlement.
Dans le même temps, le Défenseur des droits continuera d’examiner en toute indépendance et en toute impartialité les réclamations relevant de ses domaines de compétence, en particulier celui du « respect de la déontologie par les personnes exerçant des activités de sécurité sur le territoire de la République », dans le cadre des prérogatives que lui confèrent l’article 71-1 de la Constitution et les dispositions de la loi organique du 29 mars 2011.
Vigilance
Au titre de ses missions, le Défenseur des droits veille au respect de la déontologie par les professionnels de la sécurité, qu’il s’agisse d’agents privés ou publics.
La situation exceptionnelle de restrictions des libertés, introduite par l’état d’urgence, est compensée par un contrôle parlementaire et la possibilité de recours juridictionnels devant le juge administratif. Pour sa part, le Défenseur des droits reste particulièrement vigilant dans l’exercice de sa mission qui est de veiller au respect des droits et libertés par les administrations de l'État, notamment au respect, par les agents chargées de la force publique, des règles de bonne conduite qui s’imposent en toutes circonstances à l’exercice de leur prérogatives.
Jurisprudence
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Date |
Juridiction |
Thème |
N° Jugement |
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25/07/2015 |
CE |
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68151 |
Faits |
Requête demandant l’annulation du jugement du 9 avril 1985 du tribunal administratif de Nouméa rejetant sa demande tendant à l’annulation et au sursis à l’exécution de l’arrêté du 23 février 1985 par lequel le haut-commissaire de la République lui a interdit de séjourner sur l’ensemble du territoire de la Nouvelle-Calédonie et dépendances |
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Suites données |
Rejet |
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14/11/2005 |
CE |
Principe de nécessité de l'état d'urgence |
286835 |
Faits |
Il expose que le décret n° 2005-1386 qui déclare l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire métropolitain est illégal ; qu’il méconnaît tout d’abord le principe de nécessité ; qu’en effet, alors que seules quelques centaines de communes ont connu des troubles qui justifient, selon le gouvernement, l’édiction de la mesure critiquée, c’est l’ensemble de la France métropolitaine qui lui est soumis ; qu’en outre, bien que la pratique constante depuis la loi de 1955 a été de limiter la mise en oeuvre de l’état d’urgence à des situations de guerre civile ou de tentative de coup d’état, à aucun moment ce régime d’exception n’a été appliqué à des situations de violence urbaine |
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Suites données |
Rejet |
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10/03/2006 |
CE |
Principe de nécessité de l'état d'urgence |
286834 |
Faits |
Idem |
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Suites données |
Rejet |
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24/11/2015 |
JLD TGI Toulouse |
Contrôle d'identité |
68151 |
Faits |
Ressortissant turc, faisant l’objet d’une obligation de quitter le territoire français prononcée le 3 septembre.Il attaquait devant le juge des libertés la mesure de maintien en rétention administrative prononcée à son encontre le 19 novembre par le préfet de Haute Garonne. Me Noémie Bachet, son avocate, qui assurait la permanence ce 24 novembre, a découvert dans le dossier de cet homme qu’il avait fait l’objet d’un contrôle d’identité le 18 novembre lors d’une opération routière menée par les gendarmes. Les gendarmes ont invoqué "l’état d’urgence" pour procéder à ce contrôle d’identité, sans aucune autre justification: ni réquisition du procureur, ni comportement suspect.Me Bachet a ressorti un arrêt de la Cour de cassation de 1998, selon lequel le plan Vigipirate ne permettait pas de s'abstraire des conditions légales autorisant les contrôles d’identité. |
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Suites données |
Le JLD a suivi la position de l'avocate : décision du JLD du TGI de Toulouse du 24 novembre |
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26/11/2015 |
TA Paris |
Manifestation |
1519299/9 |
Faits |
Requête relative à l’arrêté d’édicter par le Préfet de police de Paris portant l’interdiction de manifester pendant une période du 23 novembre au 30 novembre 2015 inclus, dans une zone délimitée, n’a manifestement pas, dans les circonstances particulières de l’espèce de la tenue d’une conférence climatique. |
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Suites données |
Rejet de la requête, le Préfet a compétence pour édicter cet arrêté dans le cadre de la loi décrétant l’état d’urgence. |
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26/11/2015 |
TA Paris |
Perquisition |
1519341/9 |
Faits |
Demande au juge des référés d’ordonner la suspension de la décision du 20 novembre 2015 par laquelle le préfet de police a ordonné la perquisition de son domicile, jusqu’à ce qu’il soit statué au fond sur la légalité de cette décision. |
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Suites données |
Rejet de la requête : Les dispositions précitées de l’article L. 521-1 du code de justice administrative ne permettent au justiciable de demander la suspension d’une décision administrative qu’à la condition qu’une telle décision soit encore susceptible d’exécution. Il ressort des termes mêmes de la requête que le domicile de M. X a été perquisitionné, en application de la décision attaquée, le 21 novembre 2015. Cette décision était ainsi entièrement exécutée à la date d’introduction de la requête. |
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27/11/2015 |
TA Nice et Paris |
Assignations |
1504659 |
Faits |
Référés-liberté de trois requérants qui contestaient leur assignation à résidence dans le cadre de l’état d’urgence. |
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Suites données |
Rejets par les tribunaux administratifs de Paris et de Nice rejettent. Dans son arrêté du mardi 24 novembre 2015 prononçant cette mesure administrative, le ministre de l’Intérieur "n’a pas entaché sa décision d’erreur manifeste d’appréciation", estime le juge des référés de Nice dans son ordonnance. Le requérant avait été "trouvé en possession en 2006 d’une documentation soutenant les thèses radicales de l’islam", et sa voiture avait été repérée à plusieurs reprises à proximité d’une caserne de gendarmerie après les attentats de janvier 2015. De leur côté, les requérants parisiens n’ont pas "sérieusement contesté" les informations des services de renseignement faisant état de leurs liens avec des islamistes radicaux, a considéré le tribunal. |
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27/11/2015 |
TA Paris |
Assignations |
1519031 |
Faits |
Suspendre l’exécution de l’arrêté du 15 novembre 2015 par lequel le ministre de l’intérieur l’a assigné à résidence dans la commune des Mureaux, sur le fondement de l’article 6 de la loi du 3 avril 1955 relative à l’état d’urgence. |
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Suites données |
Rejet |
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28/11/2015 |
TA Paris |
Assignations |
1519404/9 |
Faits |
Requête devant le juge des référés demandantde suspendre l’exécution de l’arrêté du 15 novembre 2015 par lequel le ministre de l’intérieur l’assigné à résidence |
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Suites données |
Il existait des raisons sérieuses de penser que le comportement de M. Y constituait une menace pour la sécurité et l'ordre publics (il s’était brutalement radicalisé, s’isolant et refusant toute vie sociale en dehors de la mouvance islamiste et sur le souhait qu’il aurait manifesté de rejoindre les rangs de Daech en Syrie) et en l’assignant à résidence pour ce motif, le ministre de l’intérieur n’a pas porté une atteinte manifestement illégale à une liberté fondamentale. |
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28/11/2015 |
TA Paris |
Assignations |
1519407/9 |
Faits |
Requête devant le juge des référés demandant de suspendre l’exécution de l’arrêté du 20 novembre 2015 par lequel le ministre de l’intérieur l’assigné à résidence |
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Suites données |
Rejet : il existait des raisons sérieuses de penser que le comportement de M. Y constituait une menace pour la sécurité et l'ordre publics (islamiste radical qui consulte régulièrement sur Internet des vidéos favorables à l’organisation terroriste Daech et qu’après avoir envisagé de se rendre en zone irako-syrienne) et en l’assignant à résidence pour ce motif, le ministre de l’intérieur n’a pas porté une atteinte manifestement illégale à une liberté fondamentale. |
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03/12/2015 |
TA Nice |
Interdiction de fréquenter tout lieu de culte |
1504743 |
Faits |
Demande de suspension l’exécution de l’arrêté préfectoral en date du 24 novembre 2015 portant interdiction de fréquenter tout lieu de culte, salle de prière ou mosquée situés dans le territoire des communes de Cannes ou de Grasse |
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Suites données |
Exécution de l'arrêté suspendue : erreur manifeste d’appréciation, faits ne pouvaient constituer un indice d’une radicalisation de l’intéressé pouvant laisser craindre une menace pour l’ordre public. |
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04/12/2015 |
CA Nîmes |
Usage des menottes |
1500364 |
Faits |
Ordonnance relative à l'usage disproportionné des menottes à l'égard d'un étranger. L'étranger interpellé lors de la perquisition du domicile de son oncle, dans le cadre de l’état d’urgence, a été menotté et emmené au commissariat alors qu'il n'opposait pas de résistance. |
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Suites données |
Rejet de l'appel du ministère public - Usage manifestement disproportionné des menottes à la nécessité des opérations de police judiciaire. En l'espèce, l'étranger n'est pas considéré comme dangereux pour autrui ou lui-même, et n'a pas tenté de fuir. |
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11/12/2015 |
CE - section contentieuse |
Assignation à résidence COP 21 |
394989 / 90 / 91 / 92 / 93 / 395002 / 09 |
Faits |
QPC |
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Suites données |
Renvoi d'une QPC sur l'article 6 de la loi de 1955 modifiée par la loi du 20 novembre 2015 qui fonde le pouvoir du ministre de l'Intérieur d'assignation à résidence. La traduction de l'état d'urgence par des mesures d'assignation à résidence, dans sa nouvelle rédaction, ne porterait-elle pas une atteinte grave et manifestement disproportionnée à certaines libertés fondamentales ? Dans le cadre d'un référé-liberté et dans l'attente de la réponse à la QPC par le Conseil constitutionnel, la section contentieuse annule six des sept ordonnances qui auraient dû reconnaitre la condition d'urgence émanant des référés -libertés des requérants. Le CE s'est prononcé sur l'existence d'une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d'aller et venir. Il explique que l'administration peut poser des exceptions particulières. Ainsi il note que l'administration peut mettre en avant le contexte de la COP 21 et que les intéressés avaient déjà participé à des actions revendicatives violentes. Il y a donc conciliation entre le respect du droit d'aller et venir des requérants et la sauvegarde de l'ordre public. En l'état de l'instruction en référé, le CE n'a pas ordonné des mesures conservatoires de sauvegarde. |
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15/12/2015 |
TA Cergy-Pontoise |
Assignation à résidence |
1510561 |
Faits |
Référé suspension - Homme assigné à résidence devant se présenter trois fois par jour au commissiariat du 18è arrondissement alors qu'il vit à Montrouge. |
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Suites données |
Suspension partielle de l'arrêté du ministre de l'Intérieur qui, en raison des contraintes imposées à l'intéressé, semble être entaché d'illégalité. |
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16/12/2015 |
TA Nice |
Assignation à résidence et fermeture provisoire d'un restaurant |
1504930 |
Faits |
Référé injonction |
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Suites données |
Suspension des deux mesures : atteinte grave et manifestement illégale. |
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17/12/2015 |
TA Cergy-Pontoise |
Assignation à résidence |
1510839 |
Faits |
Référé injonction - arrêté d’assignation à résidence d’un homme soupçonné d’entretenir des relations avec des individus dangereux. |
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Suites données |
Suspension - Le juge estime que la réalité des relations entretenues avec les trois individus n’est pas établie et qu’il appartient au Ministre de faire état d’éléments suffisamment graves et concordants pour faire naître des raisons sérieuses de penser que le comportement du requérant est susceptible de justifier une atteinte portée à sa liberté d’aller et de venir. |
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18/12/2015 |
TA Nice |
Assignation à résidence |
1504930 |
Faits |
Référé injonction - Un homme est assigné à résidence par le ministre de l'Intérieur. |
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Suites données |
Suspension de la mesure d'assignation à résidence car portant une atteinte grave et manifestement disproportionnée à la liberté d'aller et venir. Le ministre de l'Intérieur est invité à apporter des preuves supplémentaires pour permettre de retenir le comportement de l'intéressé comme constituant une atteinte à l'ordre public et à la sécurité. |
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18/12/2015 |
TA Nice |
Fermeture administratuve provisoire d'un restaurant |
1504932 |
Faits |
Référé injonction |
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Suites données |
Suspension |
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22/12/2015 |
TA Melun |
Assignation à résidence |
1510316 |
Faits |
Référé suspension - Arrêté d'assignation à résidence d'un employé de la RATP ayant séjourné 12 semaines au Maroc |
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Suites données |
Suspension de la mesure en raison de l'absence de preuve apportée par le ministre de l'Intérieur que le comportement de l'intéressé constituait une menace pour la sécurité et l'OP. La mesure est considérée comme portant une atteinte grave et manifestement disproportionnée à la liberté d'aller et venir. |
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22/12/2015 |
TA Lille |
Assignation à résidence |
1510268 |
Faits |
Référé injonction |
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Suites données |
Suspension |
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23/12/2015 |
TA Poitiers |
Assignation à résidence |
1502827 |
Faits |
Recours en annulation d'un arrêté portant assignation à résidence d'un homme qui a fait l'apologie du Djihad et de l'organisation Al Qaida, qui a appelé à décapiter Charb et qui a changé ses habitudes alimentaires, vestimentaires… Cet arrêté oblige l'assigné à se présenter quatre fois par jour aux services policiers. |
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Suites données |
Annulation de l'arrêté portant assignation à résidence en raison de l'absence de proportionnalité entre les circonstances et le fait de devoir se présenter quatre fois par jour au poste de police. En effet, les éléments retenus par le ministre de l'Intérieur ne permettent pas de retenir une radicalisation qui porterait une atteinte à l'ordre public et à la sécurité. |
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26/12/2015 |
TA Paris |
Assignation à résidence |
1520961 |
Faits |
Référé injonction - Un homme assigné à résidence demande la suspension de l'arrêté |
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Suites données |
Aménagement des modalités de l'assignation.Injonction faite au ministre de l'Intérieur de modifier les conditions de l'assignation à résidence qui, en l'état portent atteinte de manière grave et manifestement illégale à la LAV et à la sûreté. L'assignation à résidence doit être conciliée avec les nécessités requises par sa pathologie ainsi que celles imposées par l'état de grossesse de sa femme. |
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30/12/2015 |
TA Pau |
Assignation à résidence |
1502670 |
Faits |
Référé injonction - Un arrêté ministériel assigne à résidence un homme de 21 ans qui a été en contact avec un imam radicalisé et qui s'est rendu en Turquie où il a été refoulé. |
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Suites données |
Injonction de définir la durée d'application de l'arrêté. La durée d'une mesure d'assignation à résidence doit être justifiée et proportionnée à la finalité poursuivie et donc doit être limitée dans le temps. Le TA de Pau s'appuie pour cela sur la décision QPC n°2015-527. Le droit à l'information, qui est un droit au même titre que la liberté d'aller et venir, implique qu'une assignation soit assortie d'une durée. |
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06/01/2016 |
CE - juge des référés |
Assignation à résidence |
395622 |
Faits |
Une mère de famille, ayant accompagné en Turquie un homme ayant rejoint le Djihad et à qui elle est mariée religieusement, est assignée à résidence et doit se rendre trois fois par jour au commissariat de police à 10 km de son domicile. |
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Suites données |
Rejet de la demande de suspension de l'assignation à résidence, mais le CE enjoint le ministre de l'Intérieur de modifier les modalités de l'assignation afin de respecter les libertés fondamentales de préservation de la vie familiale et l'intérêt supréieur de l'enfant, et ce malgré le supplément d'instruction par lequel le dit ministre avait modifié les conditions de l'assignation estimé excessivement lourde par le JR. |
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06/01/2016 |
CE - juge des référés |
Assignation à résidence et fermeture provisoire d'un restaurant |
395620/21 |
Faits |
Le ministre de l'intérieur fait appel de l'ordonnance du TA de Nice du 18/12/2015 n°1504930/32 - Un homme est assigné à résidence par le ministre de l'Intérieur et le préfet des Alpes-Maritimes a, par un arrêté, fermé de manière provisoire son restaurant. |
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Suites données |
Sur l'assignation à résidence: Annule l'ordonnance du TA de Nice suspendant l'assignation à résidence. L'assignation à résidence ne portait pas une "atteinte grave et manifestement illégale" à une loi Fondamentale.Sur la fermeture provisoire du restaurant: Rejet - Confirme l'ordonnance du TA de Nice suspendant la mesure car la fermeture du restaurant par le préfet porte une "atteinte grave et manifestement illégale" à une LF, la liberté d'entreprendre du propriétaire. L'OP et la sécurité n'étant pas menacés, le CE juge que la fermeture est une mesure disproportionnée. |
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08/01/2016 |
TA Cergy-Pontoise |
Assignation à résidence |
1600952 |
Faits |
Obligation de pointer 3 fois par jour au commissariat, ce qui l'empêche de se rendre sur son lieu de travail |
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Suites données |
Le TA enjoint au ministre de l’intérieur d’aménager, sans délai, les modalités de l’assignation à résidence du requérant, conformément aux motifs de ordonnance. L’Etat lui versera la somme de 1 000 euros au titre de l’article L. 761-1 du code de justice administrative. |
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11/01/2016 |
TA Grenoble |
Fermeture provisoire d'un restaurant |
1507833 |
Faits |
Référé suspension |
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Suites données |
Suspension de l'exécution de l'arrêté du préfet ordonnant la fermeture provisoire de l’établissement jusqu’à la fin de l’état d’urgence |
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15/01/2016 |
CE - section contentieuse |
Liberté de réunion |
395091 |
Faits |
QPC |
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Suites données |
Renvoi de la QPC au Conseil constitutionnel sur l'article 8 de la loi du 3 avril 1955, dans sa rédaction résultant de la loi du 20 novembre 2015, relatif à la fermeture provisoire des salles de spectacles, débits de boissons et lieux de réunion. La question de la conformité de cet article avec la Constitution n'a jamais été posée et constitue un moyen sérieux relatif au droit d’expression collective des idées et des opinions. En revanche le CE ne renvoie pas la question de la conformité de l'article 6 de la Constitution : elle a déjà fait l'objet d'une décision n° 2015-527 QPC. En attendant la réponse du Conseil constitutionnel, le CE sursoit à statuer. |
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15/01/2016 |
CE - section contentieuse |
Perquisition |
395092 |
Faits |
QPC |
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Suites données |
Renvoi de la QPC sur l'article 11 de la loi du 3 avril 1955, dans sa rédaction résultant de la loi du 20 novembre 2015. Cet article pose une question sérieuse au regard du droit au respect de la vie privée et de la règle, fixée à l’article 66 de la Constitution, selon laquelle l’autorité judiciaire est gardienne de la liberté individuelle. En attendant la réponse du Conseil constitutionnel, le CE sursoit à statuer. |
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15/01/2016 |
TA de Cergy-Pontoise |
Assignation à résidence |
1600238 |
Faits |
Référé injonction |
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Suites données |
Suspension |
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20/01/2016 |
TA Rouen |
Assignation à résidence |
1600136 |
Faits |
Référé injonction |
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Suites données |
Suspension - L'assigné, au retour de son voyage en Syrie, a fait l'objet d'une hospitalisation en hôpital psychiatrique et a fait l'objet de traitements. Il n'a en outre commis aucun incident. Ainsi, l'assignation à résidence est disproportionnée au regard de la liberté fondamentale d'aller et venir puisque l'ordre public n'était pas menacé. |
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22/01/2016 |
CE - juge des référés |
Assignation à résidence |
396116 |
Faits |
Référé injonction |
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Suites données |
Suspension de la mesure- Annulation de l'ordonnance du TA de Melun - L'assignation à résidence porte une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d'aller et venir de l'intéressé dès lors qu'il n'a pas été prouvé qu'il appartiendrait à la mouvance islamiste radicale. La prise de photo aux abords du domicile d'une personne qui faisait l'objet d'une protection policière n'est donc pas constitutive d'une atteinte à l'ordre public. |
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22/01/2016 |
TA Dijon |
Assignation à résidence |
1600161 |
Faits |
Référé injonction |
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Suites données |
Détermination de la date de fin d'effet de l'arrêté + aménagement des obligations de présentation + rejet du surplus |
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22/01/2016 |
TA Dijon |
Assignation à résidence |
1600162 |
Faits |
Référé injonction |
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Suites données |
Détermination de la date de fin d'effet de l'arrêté + aménagement des obligations de présentation + rejet du surplus |
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25/01/2016 |
TA Toulouse |
Assignation à résidence |
1600329-1600330 |
Faits |
Référé injonction |
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Suites données |
Suspension |
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09/02/2016 |
CE - juge des référés |
Assignation à résidence |
396570 |
Faits |
Référé injonction - Demande de suspension du renouvellement d'une assignation à résidence d'un homme ayant fréquenté une famille dont les membres sont partis faire le Djihad et dont des éléments de preuves de sa sympathie pour le Djihad avaient été trouvés lors de la perquisition de son domicile. L'assigné se pourvoie en cassation demandant l'annulation du jugement du TA de Montpellier du 15/01/2016 (n°1600058). |
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Suites données |
Suspension de l'exécution de l'assignation à résidence renouvelée - Les éléments de preuve découverts lors de la perquisition du domicile de l'intéressé n'étaient pas suffisants pour justifier de la prolongation de l'assignation. Cette prolongation est disproportionnée en ce qu'elle porte une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d'aller et venir du requérant. |
Pour mieux comprendre
Vous êtes concernés par une disposition de l’état d’urgence, quels sont vos recours ?
Si vous estimez qu’une mesure qui vous a été appliquée peut être contestée, vous pouvez :
-
Saisir le Défenseur des droits
Toute personne physique (un individu) ou morale (une société, une association…) peut le saisir directement et gratuitement lorsqu'elle :
- constate qu’un représentant de l’ordre public (police, gendarmerie, douane...) ou privé (un agent de sécurité…) n’a pas respecté les règles de bonne conduite ;
- pense qu’elle est discriminée ;
- a des difficultés dans ses relations avec un service public (Caisse d'Allocations Familiales, Pôle Emploi, retraite…) ;
- estime que les droits d’un enfant ne sont pas respectés.
-
Saisir le juge administratif
La loi du 20 novembre 2015 introduit en effet la possibilité pour un citoyen de saisir le juge administratif
Pour saisir le juge administratif, il suffit d’adresser une lettre simple, en français, avec les coordonnées des parties, au tribunal administratif de votre localité.