Dans le cadre d’un programme de féminisation des métiers du BTP, Sonia a effectué un stage d’initiation aux métiers de l’électricité. Malgré les propos de son responsable, selon qui le sexe, la religion et l’origine de Sonia constituent « un handicap » pour s’intégrer sur un chantier, elle signe un contrat de professionnalisation au sein de la même société.
Son nouveau responsable tient lui aussi des propos racistes et sexistes et lui refuse l’accès aux sanitaires et vestiaires féminins. Il aurait également, selon un témoin, tenu des propos à l’encontre de Sonia tels que « pourquoi tu ne rentres pas au bled toi ? ». Elle subit diverses moqueries et insultes de la part de ses collègues. Certains vont jusqu’à lui jeter des débris au visage et elle se trouve écartée des repas. Au lieu d’être formée, Sonia est principalement assignée à des tâches de ménage et de rangement. Victime d’un accident du travail, elle ne veut pas retourner sur le chantier. Les médecins relèvent un contexte de « harcèlement moral au travail ».
S’estimant victime de discrimination, Sonia saisit le Défenseur des droits. Au vu des éléments recueillis au cours de son enquête, le Défenseur des droits constate que Sonia a effectivement subi un harcèlement discriminatoire en raison de son sexe et de son origine. L’institution conclut également que l’employeur ne pouvait ignorer la dégradation continuelle des conditions de travail de Sonia alors que celle-ci subissait des agissements hostiles, dégradants et offensants. La société a ainsi manqué à son obligation de protéger la santé et la sécurité de ses salariés.
Suivant les recommandations du Défenseur des droits, la société mise en cause a signé un protocole d’accord transactionnel à hauteur de 60 000 euros aux fins de réparer le préjudice subi par Sonia. Depuis, la société a détaillé les mesures qu’elle souhaite instaurer pour renforcer son plan d’actions en faveur de la mixité.
Si vous subissez une discrimination similaire, vous pouvez saisir le Défenseur des droits.